10- Buissons électriques - 07’16’’ Début de la séquence : le 2 septembre 2006, vers 23 h,alt. 1580 m, température ambiante 13 °C. Les chants d'éphippigères sont « au ralenti » dans un buisson d'aubépine. On distingue des stridulations polysyllabiques d'Éphippigère des vignes* (Ephippiger ephippiger) (habituellement 3 à 4 syllabes) et d'Éphippigères catalanes (Uromenus catalaunicus) (9 à 15 syllabes). Dans une arène granitique se répondent les chants de rivalité des mâles de Grillons testacés (Eugryllodes pipiens). (cf. SONATURA n° 6). 04’00’’ : Évolution des stridulations au même endroit, le lendemain vers 10 h, par une température au soleil de 26 °C. 06’00’’ : « Zoom » sur l’Éphippigère catalane (Uromenus catalaunicus). Cette espèce endémique des Pyrénées est plus petite que les autres éphippigères ; par ailleurs, seul le mâle émet un chant.
* « Le chant d'Ephippiger ephippiger est à prédominance monosyllabique dans la plus grande étendue de son aire de répartition, mais devient polysyllabique dans les départements français de l'Aude et des Pyrénées Orientales, et [...] au Nord-est de l'Espagne. Des résultats d'expériences récentes (hybridations, analyses biochimiques) [...] se dégage un consensus : il s'agit de formes locales d'Epphipiger epphipigger et non d'espèces distinctes. » (d'après : RAGGE, David R., REYNOLD, W. Jim. The Songs of the Grasshoppers and Crickets of Western Europe. Colchester : Harley Books, 1998. ISBN : 0-946589-49-6).
11- Polyphonie d’altitude - 06’51’’ Étangs du Puig Carlit. Au bord de l’eau, à 2150 m d’altitude, un Sténobothre de la Palène (Stenobothrus lineatus) - un de mes criquets de prédilection - lance ses curieuses ondulations électriques. 02’35’ : Quelques dizaines de mètres plus haut, la prairie appartient aux silencieuses Miramelles, au Gomphocère pyrénéen (Gomphoceridius brevipennis) - espèce aptère endémique du massif - et surtout au Gomphocère des alpages (Gomphocerus sibericus), reconnaissable à ses tibias antérieurs renflés et à son chant cadencé et « pétillant ». 04’00’’ : Arrivé à 2300 m, le sentier s’encombre de myriades de criquets totalement « muets ». Avec un peu de persévérance, j’arrive à dénicher une poignée d’Antaxius hispanicus - autre magnifique endémique Pyrénéen - à quelques pas d’une rivière souterraine.